Réalisé par Michael Haneke
Avec Christian Friedel, Ernst Jacobi, Leonie Benesch plus...
Titre original : Weiße Band - Eine deutsche Kindergeschichte
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Long-métrage français, italien, autrichien, allemand.
Genre : Drame
Durée : 2h24 min. Année de production : 2009
Résumé:
Un village protestant de l'Allemagne du Nord à la veille de la Première Guerre mondiale (1913/1914).
L'histoire d'enfants et d'adolescents d'une chorale dirigée par l'instituteur du village et celle de leurs familles : le baron, le régisseur du domaine, le pasteur, le médecin, la sage-femme, les paysans...
D'étranges accidents surviennent et prennent peu à peu le caractère d'un rituel punitif. Qui se cache derrière tout cela ?
Mon avis:
J'ai lu beaucoup de choses dans la presse à propos de ce film.
Les points de vue y sont très partagés.
En ce qui me concerne c'est tout frais et je ne saurais dire si la palme d'or était méritée
Ce qui est certain: c'est que je suis sorti de la salle très mal à l'aise.
Les premières minutes j'ai failli m'endormir puis, progressivement, je suis entré dans cette histoire
Le Ruban blanc, ce ruban d'innocence dont le pasteur rigoriste affuble ses enfants pour les mettre à l'épreuve et leur rendre leur pureté.
Ce petit village Allemand d'avant la première guerre mondiale est, je pense, assez représentatif du climat de l'époque.
Abus de pouvoir des patrons (là il s'agit d'un baron impitoyable qui possède les 3/4 du village) indifférence des notables au sort des petites gens, cruauté...
Brutalité, inceste, autoritarisme du médecin, du pasteur, du régisseur...humiliations.
Les villageois, enfants et adultes, vivent dans la rage, la peur et le non dit.
Des vengeances mystérieuses, des exactions s'en suivent: incendie, saccage dans les potagers du baron, violences sur des enfants... etc etc
On ne saura pas vraiment qui est responsable, d'ailleurs peu importe.
Le réalisateur a su retracer cette ambiance malsaine avec beaucoup de force et de talent.
Le fait que le film soit tourné en noir et blanc nous emmène véritablement dans cet univers au passif douloureux.
L'aspect esthétique est remarquable.
Si, pendant le film, j'ai ressenti peu d'émotion ; par contre à la sortie, les images et l'intensité du climat sont restés en moi très présents et le sont encore.
On peut cependant se bloquer en raison de la lenteur extrème et de la longueur (2h24) mais avec un peu d'attention dans la première demi-heure on est véritablement transporté dans cette campagne allemande d'avant la 1ère guerre mondiale.
Le Ruban Blanc nous amène à nous interroger sur notre époque, les résurgences du passé dans nos comportements, comprendre leur origine.
Plus généralement il nous parle des incidences des religions, de la politique sur nos vies quotidiennes, des dommages causés par les abus de pouvoir, la peur entretenue par des règles inhumaines et impitoyables,.
On assiste à la manifestation dramatique non conventionnelle des révoltes des victimes d'une oppression devenue insupportable.....
Le Ruban Blanc nous parle véritablement de notre présent avec une histoire du passé qui ne peut que déranger le spectateur, l'amène à mieux comprendre les racines et origines des problèmes sociaux actuels.
(...)Entre des scènes d'humiliations très dures Haneke sait ménager des instants de pure grâce: ce petit garçon qui s'interroge sur la mort ou cet autre qui veut sauver la vie d'un oisillon.
L'amour naissant entre le narrateur, un instituteur sensible et sensé et une toute jeune nurse timide rendrait presque foi dans cette sombre humanité..(...)
(David Fontaine.. dans le Canard Enchainé)
Pour conclure: je ne sais toujours pas si la palme d'or est méritée ou non mais ce dont je suis certain c'est qu'il s'agit d'un grand film.